Les possibilités d’évolution

carrière

Si tu t’engages dans la carrière de prof, ne t’y trompes pas, ce ne sera pas comme dans une start-up. Les possibilités d’évolution ne sont pas pléthoriques, et personne ne te créera un poste « sur-mesure ».

Tu vas commencer en tant que contractuel, certifié ou agrégé (voir rubrique « Les différents statuts »). Déjà, si tu es agrégé, tu commences en haut de l’échelle, et tes perspectives d’évolution sont nettement meilleures.

Il y a une échelle de statuts au sein de notre chère Education Nationale (qui vaut aussi, dans une certaine mesure, pour l’enseignement privé). La voici :

  • Contractuel ou suppléant
  • Certifié
  • Agrégé
  • Adjoint au chef d’établissement
  • Chef d’établissement
  • Inspecteur (IEN)
  • Inspecteur académique (IA)
  • DAASEN (Directeur académique adjoint des services de l’Éducation nationale)
  • DASEN (Directeur académique des services de l’Éducation nationale)
  • Recteur
  • Ministre

L’adjoint ou le chef d’établissement, de même que l’IEN ou l’IA, sont les supérieurs hiérarchiques du prof. L’IA est le chef des IEN. Les DAASEN et les DASEN sont les chefs des chefs et adjoints chefs d’établissement. Le Recteur est le grand big chef de tout le monde. Et juste au-dessus du recteur, il y a le ministre. C’est donc une organisation pyramidale.

Une carrière, au sens premier du terme (avec accession à des postes de plus en plus importants) dans l’enseignement va donc du certifié au Recteur. Autant te dire que ça en concerne pas grand monde.

Plus tu grimpes dans la hiérarchie, plus tu t’éloignes des fonctions du prof et te rapproches des fonctions d’encadrement.

Pour passer chaque cap, tu dois réussir un concours. Sauf pour les Recteurs et les ministres, qui sont nommés par le gouvernement (et donc impliqués au sein d’un parti). Tu peux aussi accéder à certains corps par liste d’aptitude (voir l’article « L’avancement et les rendez-vous de carrière »).

Dans les faits, un certifié sera content s’il devient agrégé, un agrégé sera content s’il devient inspecteur, et un IEN sera content s’il devient IA.

Bien évidemment, chaque changement de corps implique des responsabilités plus lourdes, des tâches plus complexes, et une rémunération plus gratifiante.

Il faut comprendre qu’il y a deux notions qui se joue : celles du corps, et celle du grade.

Il y a trois grades : classe normale, hors classe, et classe exceptionnelle (pour les profs titulaires, donc les contractuels ne sont pas concernés).

Il y a 9 corps :

  •  Contractuel ou suppléant
  • Certifié
  • Agrégé
  • Adjoint au chef d’établissement
  • Chef d’établissement
  • Inspecteur (IEN)
  • Inspecteur académique (IA)
  • DAASEN (Directeur académique adjoint des services de l’Éducation nationale)
  • DASEN (Directeur académique des services de l’Éducation nationale)

Pour les tous les corps, il y a au moins la classe normale et la hors-classe.

Chaque corps, et chaque classe, gagne plus que les autres. Un hors classe gagne plus qu’un classe normale. Un classe exceptionnelle gagne plus qu’un hors-classe. Un agrégé gagne plus qu’un certifié. Un inspecteur gagne plus qu’un agrégé. Etc.

Donc si tu veux gagner en responsabilités et en salaire, tu sais ce qu’il te reste à faire.

Quand on débute, on est contractuel, certifié ou agrégé. Si on est contractuel il faut donc devenir certifié. Si on est certifié il faut donc devenir agrégé. Si on est agrégé, il faut donc devenir docteur (pour enseigner dans le supérieur, peut-être, et si tu es coopté) ou chef d’établissement. Et ainsi de suite. Note que personne ne t’y oblige : tu peux rester contractuel ou certifié – ou agrégé –  toute ta vie durant. C’est l’avantage (pour l’instant) du fonctionnariat : tu n’as aucune obligation à gravir les échelons, ta paye est assurée et tu ne risques pas de te faire virer (sauf faute grave).

Mais là on aborde les possibilités d’une carrière.

Tout dépend de ton envie profonde : veux-tu avant tout enseigner, ou souhaites-tu faire carrière ?

Si ton envie est d’enseigner, tu peux commencer comme contractuel (pour voir si cela te convient), devenir certifié (en collège), puis agrégé (en lycée). Tu peux ensuite poursuivre : passer un doctorat et devenir ATER, puis Maitre de conférences, puis professeur des universités (à chaque fois, tu passes un concours). Ta rémunération va augmenter à chaque fois, sauf en tant qu’ATER (qui gagne moins qu’un certifié, si celui-ci a plus de 5 ans d’ancienneté). Mais tu peux aussi poursuivre ton doctorat tout en restant en poste de certifié ou d’agrégé, et donc ne pas subir de perte de salaire (il faut juste être très courageux et ne pas craindre de renoncer à toute vie personnelle quand on cumule les deux).

Si ton ambition est de faire carrière dans l’enseignement, mais que tu hésites entre les fonctions de prof et d’encadrement, alors voici la voie royale :

  • Certifié
  • Agrégé
  • Maitre-formateur
  • Chargé de mission
  • IEN
  • IA

Si la rémunération est ton moteur principal (avec la sécurité de l’emploi), alors ton parcours devrait être le suivant :

  • Agrégé
  • Prof en CPGE
  • Adjoint chef d’établissement
  • Chef d’établissement
  • DAASEN
  • DASEN
  • Recteur

Comme tu le vois, il n’y a pas une seule voie pour faire carrière au sein de l’Institution. Mais la première chose à faire, dans le cas d’une vocation pédagogique, est de te mettre ton inspecteur dans la poche. C’est lui ou elle qui va t’ouvrir les portes, en tant que chargé de mission ou maitre formateur. Il importe donc d’entretenir d’excellentes relations avec ton IEN. Tu peux solliciter ses conseils, par mail. Tu peux aussi démontrer que tu as parfaitement intégré toutes les directives de ton ministère lors du rendez-vous de carrière. Enfin – et surtout – tu peux travailler d’arrache-pied pour obtenir toutes les certifications possibles (agrégation, doctorat, certifications diverses) qui montreront que tu es autre chose qu’un prof lambda.

Pour les postes de chargé de mission, ils sont sur seules propositions des IEN et IA. Les postes de CPGE sont soumis à un recrutement particulier, sur postes spécifiques, lors du mouvement (mutations). Les postes de chef d’établissement, d’inspecteurs, et tout ce qui est au-dessus sont accessibles par voie de concours interne et de liste d’aptitude (article « L’avancement et les « rendez-vous de carrière »).

Pour ce qui concerne les listes d’aptitude (auxquelles on est éligible selon certains critères), il semble qu’un des facteurs déterminants pour être promu soit le rayonnement. Qu’est-ce que cela veut dire concrètement ? Le rayonnement concerne tout ce que tu fais en dehors de ton établissement et en plus de ton service normal. Ces activités supplémentaires concernent les formations que tu peux être amené à conduire dans d’autres établissements (sur proposition de ton inspecteur), les missions académiques ou départementales (idem), les fonctions de conseiller pédagogique ou de tuteur (idem), la participation à l’élaboration de manuels ou la publication d’ouvrages en lien avec l’enseignement, etc. Le fait d’avoir exercé pendant un certain nombre d’années dans un établissement REP ou REP+ peut également jouer en ta faveur. Dans tous les cas, il n’y a que ton inspecteur/inspectrice qui peut te permettre d’accéder à ces missions de rayonnement. Dès le second rendez-vous de carrière (ou à défaut le 3e et dernier), n’hésite donc pas à dire que tu es intéressé(e) pour mener à bien ces missions (si tel est ton souhait évidemment) et essaye d’apporter une plus-value, comme des compétences particulières en informatique, un nouveau master 2 en sciences de l’éducation très ciblé, une formation particulière dans un domaine en lien avec l’enseignement. De manière générale, avec seulement un master 2 et ton concours d’origine, tu n’as que peu de chance d’être promu par voie d’aptitude, sauf rendez-vous de carrière brillantissime durant lequel tu as convaincu ton inspecteur/inspectrice que tu étais une personne ressource de haut niveau (surtout si tu mets en place des pratiques innovantes). Cela peut arriver !

Pour tout savoir sur la liste d’aptitude pour accéder au corps des agrégés, par exemple, voici un lien qui t’apportera toutes les infos utiles : https://www.siaes.com/publications/carriere/promotion_avancement/liste_aptitude_integration/agreges/siaes_la_agreges.htm

Quelques chiffres :

14,8 % de « non-titulaires » dans le privé contre 3,5 % dans le public. Parmi les enseignants du public, 7,7 % sont des professeurs agrégés et de chaire supérieure contre 2,7 % dans le privé sous contrat. (Source : ÉDUCATION & FORMATIONS N°92 DÉCEMBRE 2016)

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