Les sanctions au sein de la classe

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sanctionsPour savoir ce qui est autorisé ou non, au-delà de ton seuil de tolérance personnel, il faut te référer au règlement intérieur de l’établissement. Celui-ci indique les sanctions disciplinaires qui peuvent être appliquées par le chef d’établissement, en cas de manquement grave. Cela va en général de l’heure de retenue à l’exclusion définitive, en passant par des travaux d’intérêt général, des exclusions temporaires, des blâmes.

Mais à l’intérieur de la classe existe une autre échelle de sanctions, que tu serais bien inspiré de retenir.

Sanction Pour quel comportement ? Exemple
Remarque verbale nominative Bavardage, occupation non scolaire, Eliott, je te prie de cesser tes bavardages
Communication non verbale Bavardage, occupation non scolaire Froncement de sourcils, œil interrogatif, se tenir à côté de l’élève, moue éloquente…
Rappel des règles Elève qui prend la parole sans l’avoir demandée, balancement de chaise, occupation non scolaire Léa, tu sais que tu dois demander la parole. Tu dois lever la main et attendre que je te donne la parole 
Jouer de la voix Bavardages réitérés, interventions intempestives, refus de travailler Baisser le volume ou au contraire tout à coup parler très fort
Formuler sa gêne Interventions intempestives, début de chahut, manque de concentration Guenièvre, Je suis gêné-e par ton comportement et les autres élèves aussi
Faire changer de place Perturbation des élèves alentour Solal, ça suffit maintenant, tu prends tes affaires et tu viens t’asseoir ici.
Demander le carnet de correspondance Refus d’obtempérer malgré plusieurs rappels à l’ordre Aziz, je t’ai assez prévenu, maintenant tu me donnes ton carnet de correspondance
Inscrire une remarque dans le carnet de correspondance Persistance dans le comportement inapproprié Croix prévue à cet effet et/ou quelques lignes précisant le comportement dérangeant
Rappel plus ferme de la règle + prévenir des conséquences encourues Persistance dans le comportement inapproprié Victor, si tu ne changes pas d’attitude immédiatement, je vais devoir prendre une sanction plus importante à ton égard. Tu sais que tu dois…
Convoquer les parents Persistance dans le comportement inapproprié malgré les mesures précédentes Demande de rendez-vous dans le carnet de correspondance
Heure de colle Persistance dans le comportement inapproprié / refus d’obtempérer Voir organisation avec la vie scolaire, prévoir du travail à faire par l’élève
Renvoi du cours Violence verbale et/ou physique de l’élève/ insolence / refus d’obtempérer assorti de provocation Envoyer le délégué chercher un surveillant pour que l’élève soit sorti de cours sous bonne escorte

 

Ressource complète : http://eduscol.education.fr/cid86010/fiches-ressources-sur-les-sanctions-disciplinaires.html

A savoir : depuis 2017, les punitions collectives sont strictement interdites.

 

Tôt ou tard, tu seras confronté au cas de l’élève qui dit ne pas avoir son carnet de correspondance. Il faut alors lui rappeler que c’est une faute : il est tenu de toujours l’avoir sur lui (sauf si la vie scolaire l’a pris pour vérification ou qu’un autre professeur l’a conservé). Note alors dans ton agenda ou dans un carnet (spécialement prévu à cet effet) ce que tu aurais inscrit dans le carnet de liaison, avec le nom de l’élève et la date. Lors du cours suivant, n’oublie pas de reporter ces informations dans le carnet de l’élève. S’il n’a toujours pas son carnet (ou qu’il le prétend), tu peux le renvoyer de cours direction la vie scolaire pour qu’il s’explique (avec un mot à l’attention du CPE), toujours accompagné d’un délégué de classe. Fouiller le sac d’un élève n’est pas la meilleure solution, même si tu te doutes fortement qu’il te raconte n’importe quoi pour éviter la sanction et que ce fichu carnet est dedans. A la rigueur, tu peux lui demander de vider son sac (au sens propre… et figuré !) mais c’est toujours un peu risqué car souvent ressenti comme une « violation de vie privée ». Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage !  (La Fontaine).

La question de l’autorité, de l’art de faire régner la discipline, est complexe et ne peut se résumer en quelques pages. Même les enseignants en poste depuis bien des années se retrouvent parfois démunis face à une classe particulièrement pénible, ou à un élève retors. Il n’y a pas de recette miracle, de protocole efficace à 100 %. On travaille avec un public – jamais totalement acquis, on n’est pas des rock stars –  et dès lors l’inattendu est prévisible. Se faire confiance dans sa capacité à venir un bout d’un problème, discuter avec les collègues de ses difficultés – même ponctuelles -, ne pas se placer en position de victime mais en tant que professionnel faisant face à une problématique, sont autant d’atouts qu’il est bon de garder en tête.



Il y a maints styles d’autorité, du plus sévère au plus sournois. Trouver le sien demande souvent un peu de temps. On peut tout à fait être cool et avoir de l’autorité, ou au contraire avoir l’air d’une porte de prison et s’en trouver privé. Certains profs vouvoient leurs élèves de manière à établir constamment une barrière psychique. D’autres n’usent pas de cet artifice mais n’ont que rarement du « bazar » en classe. Il n’y a pas de vérité absolue, la seule ligne à suivre étant : se montrer cohérent. Cohérent avec soi-même, ses valeurs, son tempérament. Cohérent avec les élèves : si l’on est exigeant avec eux, le minimum est de l’être aussi envers soi. Ainsi, si l’on aime pratiquer l’humour, on ne peut qu’autoriser les élèves à en user également, quitte à se faire parfois gentiment houspiller. Si l’on pense que la rigueur est de bon aloi chez un élève, il va de soi qu’on ne rendra pas les copies en retard et que les corrections seront détaillées. Finalement, cela peut se résumer assez simplement par « ne fais pas aux élèves ce que tu ne veux pas qu’ils te fassent ».

Le règlement intérieur de l’établissement, signé par l’élève et ses parents, constitue un outil de référence qui te permettra aussi de fixer les limites à ne pas franchir si tu as des doutes. En prendre connaissance est un incontournable. Bien qu’il varie selon les établissements, on y retrouve communément une série d’interdictions et d’obligations que tu te dois de faire respecter, comme le reste de la communauté éducative. Cela va de l’interdiction d’avoir un téléphone portable allumé en cours au port de tenues indécentes, en passant par l’élimination du chewing-gum et l’obligation de faire ses devoirs. Ce règlement intérieur te donnera de bonnes indications sur le style de ton établissement, sur son degré de tolérance et l’échelle de sanctions applicables par les chefs.

Car il faut savoir que tu n’es pas seul à faire régner la discipline : le principal ou proviseur, ainsi que le ou la CPE, sont également habilités pour ce faire.

En général, les sanctions prononcées par la hiérarchie vont de l’avertissement à l’exclusion définitive. Entre les deux, le blâme, la commission éducative, le travail d’intérêt général, le renvoi de 1 à 8 jours, le conseil de discipline, graduent la gravité ou la récidive des infractions.

Tu dois savoir que, selon les établissements, les sanctions prononcées par le chef d’établissement seront plus ou moins nombreuses et sévères. Pour que cela soit parfaitement clair, je vais te donner un exemple concret et récent : dans mon collège, le simple fait d’avoir apporté une arme blanche dans l’enceinte est passible du conseil de discipline. Dans un autre où exerce une collègue, cela ne mène pas à conséquence, et même en cas de blessure provoquée par cette arme, la seule sanction est un renvoi de 3 jours. Deux poids, deux mesures. Le chef d’établissement est la seule personne qui puisse décider, en son âme et conscience, des sanctions graves à appliquer. Certains sont prompts à marquer la gravité des faits, d’autres invoquent « l’échelle des sanctions » pour expliquer leur manque de poigne. Ce dont je peux témoigner, c’est que, dans mon collège, rares sont les incidents graves, alors que dans celui de ma collègue ils se montrent pléthoriques.

Un autre élément entre en ligne de compte : un élève en âge d’être scolarisé qui est exclu définitivement, c’est un élève à replacer ailleurs. Ce n’est pas à sa famille de s’en occuper, mais au chef d’établissement, en concertation avec la famille. Et tu imagines fort bien que dans la majeure partie des cas, la famille en question est plutôt remontée… Et puis, déplacer le problème n’est pas toujours la meilleure solution : quand on connait bien l’élève, qu’on a saisi ses problématiques, l’envoyer ailleurs équivaut à effacer des années de suivi éducatif.

Pour tout savoir (textes officiels) sur les sanctions et punitions, voici un lien intéressant : http://www4.ac-nancy-metz.fr/cadres/veille/VM_12112014.pdf

Et celui du portail de la fonction publique : https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F21057

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