Les élèves à haut potentiel intellectuel (HPI)

HPI

Enfant intellectuellement précoces (EIP), haut potentiel intellectuel (HPI), sont les nouveaux vocables de ce qu’on appelait autrefois les surdoués. Ces élèves sont caractérisés par plusieurs choses : un QI égal ou supérieur à 130 (la moyenne se situant autour de 100), une pensée en arborescence (et non en catégories comme chez vous et moi), une hypersensibilité sensorielle et émotionnelle. On considère qu’il y en a en moyenne 1 à 2 par classe.

Les caractéristiques des élèves HPI

Quand on ne connait rien au domaine du haut potentiel intellectuel, on se dit qu’on ne devrait pas avoir de souci avec ces élèves-là, puisqu’ils sont si intelligents. Grossière erreur. Il n’est pas rare (mais pas systématique non plus) qu’ils soient au contraire en échec scolaire.

En effet, ils s’ennuient vite (très vite) et ne supportent pas la répétition. Quand ils ont compris quelque chose, il faut passer rapidement à autre chose, sinon ils s’ennuient. Et quand ils s’ennuient, ils peuvent devenir pénibles (bavardages, clowneries et autres perturbations). A l’inverse, les élèves HPI peuvent se replier sur eux-mêmes et se désinvestir peu à peu de cette scolarité qui leur semble si dénuée d’intérêt, parce que trop lente et trop répétitive. Certains étouffent leurs capacités pour « entrer dans le moule », se fondre dans la masse. Mais ce ne sont pas les plus nombreux.

Une autre de leur difficulté est leur pensée en arborescence. Une idée, un concept, les renvoie de suite à autre chose, qui lui-même les fait réfléchir à autre chose, et ainsi de suite. Ils ont donc du mal avec la rigueur et la concision. Mais dans le même temps, leur capacité de synthèse est très grande. Ils ne passent pas par une réflexion analytique consciente, ce qui les empêche de pouvoir expliquer comment ils sont arrivés à la conclusion. C’est particulièrement problématique en mathématiques (alors même que c’est leur point fort le plus souvent, avec un langage très élaboré) car ils trouvent toujours le résultat mais ont bien du mal avec les démonstrations, qui se sont faites à une vitesse si fulgurante dans leur cerveau qu’ils ne peuvent pas en expliquer les différentes étapes.

On peut également citer leur besoin de faire plusieurs choses en même temps pour parvenir à se concentrer (leurs deux hémisphères fonctionnent de concert en permanence, ce qui les empêche de se concentrer sur une seule tâche à la fois) et leur sensibilité toujours à fleur de peau, qui peut les entraîner dans des abimes d’anxiété ou de colère, pour des motifs qui sembleront bénins à ceux qui n’ont pas leur complexion.

Les enfants HPI ne sont pas forcément de bons élèves !

Les HPI sont donc à manier avec des pincettes (même s’ils ont beaucoup d’humour en général) et il faut accepter qu’ils ne sont pas capables d’être parfaitement performants malgré leur grande capacité d’apprentissage. Impatients pour la plupart (et pas qu’un peu tant tout va très vite dans leur tête, au point que le langage leur semble souvent un fardeau par sa lenteur), avec des centres d’intérêt très différents de leur pairs (l’astronomie, l’économie mondiale, la génétique… et non la dernière marque à la mode ou les résultats sportifs), ce sont des écorchés vifs qui ont un mal fou à trouver leur place dans un monde qui les oppresse par ses incohérences, sa violence et ses injustices (ressenties puissance 1000).

S’ils ont été diagnostiqués dans leur enfance, les petits HPI ont le plus souvent sauté une, deux, voire trois classes. Il arrive que des enfants de 8 ans soient en collège, tant ils ont déjà acquis toutes les compétences et connaissances nécessaires pour pouvoir suivre sans aucune difficulté le programme. Le plus souvent, ils n’ont sauté qu’une classe, car leur développement émotionnel reste celui de leur classe d’âge (voire même est en retard) et se retrouver au milieu de personnes bien plus âgées peut leur être préjudiciable (sur le plan émotionnel).

Il ne faut pas confondre un ado HPI avec un singe savant ou un petit prodige. Bien qu’ils soient souvent doués dans beaucoup de choses, ils peuvent aussi avoir un profil hétérogène, qui leur donne par exemple une avance conséquente en lecture et réflexion, mais les laisse désemparés en graphie et en géographie.

Pour toi, l’essentiel sera de les repérer (si personne n’est venu te parler de leur diagnostic, pas toujours signalé par les parents, loin de là) et de leur donner « à manger » comme on dit dans le métier, c’est-à-dire de faire en sorte qu’il ne s’ennuie pas, en lui donnant des activités ou des exercices plus complexes ou plus longs que les autres. Typiquement, un élève qui te semble brillant à l’oral mais qui n’en fiche pas une, qui peut avoir aussi bien 0 que 20/20 selon son humeur, qui comprend très bien le second degré mais se vexe facilement, a des chances d’être HPI.

Quelques liens utiles concernant les HPI :

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