Le matériel pédagogique

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Le matériel pédagogique

Ah le matériel pédagogique ! Il faudrait écrire un livre entier là-dessus ! C’est à la fois le fer de lance et le parent pauvre de bien des établissements scolaires, dans un pays où la scolarité est gratuite.

Pour bien enseigner, il faut un matériel pédagogique adéquat. Même si dans beaucoup de pays on prodigue le savoir avec trois bouts de ficelles et deux bâtons, on se rend vite compte qu’un bon manuel, une bonne photocopieuse, un CDI bien fourni et autres ENT (Environnement numérique de travail) sont des atouts précieux.

Pour te donner un exemple concret, je dispose d’un vidéoprojecteur depuis trois ans. Et ça a révolutionné mes pratiques. Même chose quand je suis passé du tableau d’ardoise au tableau en vinyle. Ça n’a l’air de rien mais ça change tout.

Une particularité de l’enseignement en France est que nous devons acheter notre propre matériel pédagogique. Un peu comme si l’ouvrier devait acheter ses outils pour travailler. C’est pour les élèves que c’est gratuit, pas pour les profs.

Donc si l’équipe disciplinaire de ton bahut a choisi tel manuel pour le niveau 4e ou Première, il ne te sera pas fourni. Il faudra l’acheter sur tes propres deniers. Et ce pour tous les niveaux où tu enseignes. Même chose pour les ouvrages de pédagogie, les cahiers d’exercices et autres Annabac.

Par contre tu as le droit de photocopier gratuitement. Mais c’est souvent rationné. J’ai ainsi connu un collège où chaque prof avait droit à tant de photocopies chaque année. Et on ne pouvait pas les faire soi-même : un emploi-aidé avait cette charge et comptabilisait soigneusement. Il fallait donner les photocopies à faire une semaine à l’avance, ce qui limitait sérieusement la réactivité pédagogique. Dans d’autres établissements, une carte magnétique permet de limiter cette gabegie de papier. Ou sinon une bonne entente entre le chef d’établissement et les enseignants permet, aussi, un rationnement de bon aloi.

Car le papier coûte cher (et tue les arbres), mais le technicien qui intervient sur la photocopieuse aussi. Et ne parlons même pas du toner.

Si tu as la chance d’être dans un établissement équipé de vidéoprojecteurs dans chaque salle, tu vas pouvoir projeter des documents (et des vidéos), ce qui économisera une partie de la forêt des Landes (et le dos des élèves qui n’auront pas à porter de manuels). Mais tu te rendras vite compte que certains lisent plus vite que d’autres (et tu ne sais donc plus comment positionner le document), que l’appareil peut tomber en panne, que l’ordinateur auquel est relié le vidéoprojecteur peut aussi tomber en panne, que la télécommande peut disparaître, etc. Bref, la technologie ça a du bon, quand ça fonctionne. Dans l’idéal, il faudrait vérifier que tout marche bien avant chaque début de journée.

Dernier écueil (et non des moindres) : le réseau de ton établissement est en partie verrouillé par le rectorat, de manière à ce que les élèves ne puissent pas se connecter sur leur compte Facebook quand tu leur demandes de faire une recherche sur les enzymes ou les volcans en activité. Bizarrement, certains établissements ont accès à la grande majorité des sites, voire à des réseaux comme Youtube, et dans d’autres c’est tout juste si TV5 Monde est toléré. J’ai mené une petite enquête à ce sujet, et tout le monde se renvoie la balle (le chef d’établissement accuse le rectorat, qui accuse le technicien réseau, qui accuse le chef d’établissement, et ainsi de suite). Je ne peux donc malheureusement pas te dire quelle sonnette actionner si tu te retrouves dans l’un de ces bahuts. La solution (pénible) consiste alors à télécharger tout ce dont tu veux te servir et à le projeter depuis ta clé USB. Mais cela ne résout pas tout : certains serious game ou sites d’informations en ligne, par exemple, resteront inaccessibles à tout jamais, te privant d’activités pédagogiques passionnantes. Infernal.

Pour tout ce qui concerne le matériel numérique, c’est par ici !

Mais il n’y a pas que les ordinateurs, les manuels et les tableaux dans la grande valise du matériel pédagogique. Il y a aussi :

Pour toi :

  • Les feutres pour le tableau (fournis gracieusement par le Gestionnaire)
  • Les stylos rouges, verts ou bleus nécessaires à la correction des copies (payés de ta poche)
  • L’agenda (de ta poche)
  • Les ouvrages traitant de pédagogie et de didactique que tu es censé lire assez régulièrement (de ta poche)
  • L’ordinateur sur lequel tu tapes tes cours, tes progressions, tes évaluations, tes corrections, etc (de ta poche)
  • Le papier (et l’encre) sur lequel tu imprimes tout cela (tu peux le faire dans l’établissement s’il y a ce qu’il faut en salle des profs)
  • Les DVD (de ta poche) ou vidéos téléchargées

 

Pour les élèves :

  • Les ouvrages en série (pour le français en particulier) dont le stock doit être ajusté et renouvelé lorsqu’il tombe en poussière ou n’est plus adapté.
  • Les tubes à essai et autres microscopes pour les disciplines scientifiques.
  • Les matériaux et composants nécessaires à la réalisation de maquettes ou autres robots (en technologie).
  • Les cahiers d’exercice, casques et micros en langues vivantes.
  • Les grandes feuilles Canson et argiles à modeler pour les arts plastiques.
  • Les manuels

Cette énumération n’a pour vocation que de t’ouvrir les yeux sur un des principaux écueils du secondaire : chaque prof a besoin de beaucoup de matériel pédagogique (c’est également vrai pour le primaire, cela dit, mais il y a moins d’enseignants dans une école). Et les moyens alloués pour ce faire se font peau de chagrin. Donc, sans être hyper doué en calcul, on peut vite en conclure que pour satisfaire chacun, ben y’a pas moyen. Et donc c’est la GUERRE !

Disons que ça peut l’être quand les équipes ne travaillent pas dans la joie et la bonne humeur. Que Paul n’hésitera pas à déshabiller Jacques s’il peut obtenir le vidéoprojecteur dont il rêve depuis dix ans, quitte à ce que les gamins continuent une année de plus avec leurs manuels miteux dans la matière de Jacques.

Car il n’y a qu’une enveloppe globale pour payer tout ce matériel, de la photocopieuse de la salle des profs au sel qu’utilise le prof de physique. Il s’agit donc de se la répartir. C’est là le travail du gestionnaire, avec lequel mieux vaut être en bon terme si l’on demande des rallonges.

En fin d’année, chaque coordonnateur de discipline (s’il y en a) fait le point sur le matériel nécessaire pour l’année suivante. Puis il transmet au chef d’établissement, qui se débrouille avec le gestionnaire pour tenter de contenter tout le monde. Ou pas.

S’il s’avère que des besoins émergent en cours d’année (pour un projet particulier), le prof concerné s’adresse directement au gestionnaire, après en avoir informé le chef d’établissement.

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