Le conseil de classe

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Les conseils de classe

A chaque fin de trimestre a lieu un conseil de classe, soit trois fois par an. Tu es censé assister aux conseils de toutes les classes que tu as, sauf si tu es prof de plus de cinq classes. Dans ce cas, tu ne peux techniquement pas assister à tous les conseils, puisque deux ont lieu en même temps. Il est d’usage de ne participer qu’à quatre ou cinq conseils par trimestre.

Un conseil de classe dure en principe une heure. S’il y a beaucoup de problèmes avec ladite classe, cela peut durer plus longtemps. Si le prof principal est longuet, idem. En effet, ce sont les profs principaux qui dirigent le conseil de classe, bien que le principal, le proviseur ou l’adjoint soient présents.

Tu es prévenu des dates et horaires par mail et/ou affichage, comme pour toutes les réunions.

Préalable au conseil de classe : compléter les bulletins

Avant le conseil, tu auras rempli le bulletin trimestriel de chaque élève. Attention : plus tu as de classes, plus cela prend de temps. En arts plastiques ou en éducation musicale, c’est-à-dire quand on a plus d’une quinzaine de classes, c’est un des temps forts du trimestre (fais le calcul : 18 x 30 = 540 bulletins à remplir).

Les bulletins se remplissent via une plateforme numérique, celle adoptée par ton établissement. Il y a des règles à suivre en la matière : « S’agissant des performances scolaires, les informations portées sur le bulletin doivent être suffisamment précises et complètes. Ainsi, pour les notes trimestrielles, il convient de distinguer les notes obtenues à l’oral et à l’écrit et, pour ces dernières, d’indiquer à combien de contrôles et de devoirs elles correspondent. L’évaluation de l’oral porte sur des compétences précises et pas seulement sur la participation de l’élève. Il y a lieu, également, de faire figurer, pour chaque discipline, la note moyenne de la classe ainsi que les notes minimale et maximale attribuées aux élèves de la classe. Il y a des efforts qui doivent être reconnus même s’ils ne débouchent pas sur de bonnes notes. Il faut donc expliquer pourquoi et comment progresser.
Il est utile également de prendre en compte, dans l’évaluation du travail et des activités des élèves, des compétences qui ne portent pas directement sur les performances scolaires : sens de l’initiative, autonomie, prise de responsabilité, travail fourni.
Les commentaires relatifs à chaque élève doivent comporter, d’une part, une appréciation sur ses performances scolaires, valorisant ses points forts et l’encourageant à progresser et, d’autre part, des conseils précis sur les moyens d’améliorer ses résultats. Il convient que les appréciations portées soient suffisamment détaillées et nuancées ainsi que respectueuses de la personne de l’élève. Il est demandé de bannir tout vocabulaire trop vague (« peut mieux faire », « moyen »), réducteur (« faible », « insuffisant ») voire humiliant (« inexistant », « nul », « terne ») qui n’aide aucunement l’élève. Il faut dire à l’élève ce qu’il fait et ce qu’il doit faire et privilégier les appréciations de nature à l’encourager pour que le bulletin trimestriel remplisse réellement son rôle éducatif.
 » nous dit le bulletin officiel (BO) du 15 juillet 1999.

En clair, il s’agit de donner des indications concrètes pour progresser et de bannir tout jugement de valeur.

Déroulement du conseil de classe

Une fois les bulletins dûment remplis, tu assistes donc au conseil. Là, le prof principal va, pour chaque élève de la classe en question, faire une synthèse qui mettra en valeur les points forts et en exergue les points faibles. Il proposera une appréciation générale, qui est sujette à modification. C’est à cela que sert le conseil : à moduler l’appréciation générale proposée. Tu es donc invité à donner ton avis si tu n’es pas d’accord avec l’appréciation proposée par le PP (prof principal).

Dans beaucoup d’établissements a lieu un pré-conseil. L’équipe se réunit un quart d’heure avant le début réel du conseil, sans les délégués des élèves et des parents d’élèves. Il s’agit là d’évoquer les cas difficiles, problématiques, et d’avoir une parole « libre » de toute instance extérieure. On y parle par exemple de la maladie de tel élève, ou du divorce des parents de tel autre, ou de toute circonstance particulière n’ayant pas à être connue des délégués élèves et parents (confidentialité oblige). Ces circonstances peuvent expliquer une chute des notes ou un comportement pénible. On peut également évoquer des cas d’élèves allophones ou en famille d’accueil, si les résultats scolaires s’en ressentent.

Dans un conseil de classe il s’agit, en résumé, de faire le point sur les performances de chaque élève au cours du trimestre écoulé. Le prof principal rédige une appréciation générale, qu’il soumet à l’appréciation des collègues présents (elle est donc modulable).

A la fin du conseil, les délégués des élèves, puis des parents d’élève, sont invités à faire part de leurs remarques éventuelles. Ils auront, durant le déroulé du prof principal, noté les appréciations (mais pas les notes) afin de les transmettre aux intéressés.

C’est à ce moment que les choses peuvent se corser. Si le prof principal n’a pas bien fait son travail en amont (durant les heures de vie de classe notamment), il se peut que cet instant ressemble à un règlement de compte à OK Corral. Monsieur Machin donne trop de devoirs et madame Truc est en retard sur le programme, et monsieur Bidule est trop sévère et madame Tsouintsouin est toujours en retard…

Si cela arrive, surtout ne pas se braquer et expliquer posément, si l’on est visé, les raisons qui justifient notre comportement. Ne pas omettre de considérer la critique avec objectivité et éventuellement faire amende honorable.

En principe, le prof principal aura expliqué à ses ouailles (en collège) que les différents ne se règlent pas en conseil de classe mais directement avec l’intéressé et par la voix des délégués de classe (dont c’est le travail).

Si tu es prof principal, il te reviendra de rédiger l’appréciation générale avant le conseil, afin de la proposer à tes collègues.  Pour ce faire, tu passeras en revue les résultats de chaque élève dans chaque matière et surtout tu prendras en considération les appréciations portées préalablement sur le bulletin. L’appréciation générale est une synthèse : tu veilleras donc à mettre en évidence ce qui va bien tout autant que ce qui ne va pas, en toute impartialité et sans prééminence de ta propre discipline.

Lors du conseil, tu ne te contenteras pas de lire cette synthèse pour la proposer aux collègues. Tu détailleras auparavant, en te fiant aux appréciations aussi bien qu’aux informations en ta possession (via les rendez-vous avec les parents de l’élève, aux discussions avec l’infirmière, le COP ou le CPE), ce qu’il en est de cet élève à cet instant T. C’est-à-dire que tu ne te permettras pas de dire qu’il est juste fainéant si les parents t’ont signalé qu’il était suivi par un pédopsychiatre ou qu’un petit frère venait d’arriver, de la même manière que tu ne te contenteras pas de souligner les excellents résultats si la CPE a révélé qu’il y avait de gros problèmes de comportement en dehors des cours.

Les conseils de classe sont des temps précieux pour apprendre à mieux connaitre les élèves. Il n’est pas rare en effet qu’un gamin insupportable et très mauvais en français se révèle brillant en maths et/ou en EPS ou en éducations musicale. Il est toujours bon de savoir comment se conduit un élève dans les différents cours et les performances dont il est capable. Cela permet de l’envisager dans sa globalité et non par le seul prisme de notre discipline. Ceci peut modifier notre regard et nous permettre d’envisager l’élève sous un autre angle, c’est-à-dire de le concevoir différemment avec, à la clef, des progrès possibles.

De manière très pragmatique, un conseil de classe peut complètement bouleverser la façon dont un élève est perçu par la majorité de ses professeurs. Je me souviens ainsi d’une élève unanimement considérée comme tire-au-flanc, jusqu’à ce qu’on apprenne, via le prof principal en conseil de classe, qu’elle aidait ses parents dans leur commerce tous les jours, depuis la fin des cours jusqu’à 20 heures. Forcément, les devoirs étaient bâclés. Mais elle n’en était pas responsable, répondant à l’injonction de ses parents. Dès lors, les appréciations se firent plus bienveillantes. Un autre exemple : un élève de 5e obtenait des résultats très moyens, malgré une évidente bonne volonté. Personne ne savait qu’il arrivait d’Italie (en début de 6e) car il ne l’avait pas signalé (ni ses parents) et maitrisait bien le français oral. Après que le délégué eut révélé cette précieuse information, il fut évident que ledit élève s’en sortait en fait très bien ! Un allophone qui passe inaperçu, on n’en rencontre pas tous les jours…

Dans l’idéal, quand la communication fonctionne très bien, on est informé avant le conseil des aléas de la vie d’un élève. Mais plus l’établissement est grand plus c’est compliqué, et même quand il est de taille restreinte il n’est pas toujours évident de tout savoir. Les conseils de classe sont donc des moments indispensables pour l’équipe éducative, qui permettent d’avoir un point de vue moins partiel (partial ?), et d’adapter nos attentes en conséquence.

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